crédit photo: Bertille CHERET
COMMENT VOS SITES SE SONT-ILS ADAPTÉS À LA CRISE SANITAIRE DE LA COVID-19 ?
FF. Dès le 16 mars, on nous annonçait qu’on n’avait plus la possibilité d’accueillir du public, alors que c’est notre cœur d’activité : sans public, on ne travaille plus. Donc en un temps record, une semaine, tous nos enseignements ont été digitalisés. Il ne faut pas oublier que pour beaucoup de jeunes, c’est aussi un lien social de venir tous les jours au centre de formation, de préparer son diplôme, d’aller en entreprise. Sachant que ça allait être très compliqué pour les entreprises d’accueillir les jeunes, il fallait absolument qu’on fasse le maximum. Les classes ont été reconstituées avec les mêmes jeunes, les mêmes formateurs, mais tout en virtuel sur une plateforme nationale qui s’appelle Easi. Dès le 12 mai, tout le monde a commencé à revenir progressivement. Il a fallu sensibiliser les apprentis aux gestes barrières, aménager les locaux et la cantine, diminuer le nombre de personnes dans les salles quand il le fallait… Nos portes ouvertes, nos jobs dating, les formations à distance pour les demandeurs d’emploi et les salariés d’entreprises ont aussi été digitalisés.
LES DEMANDES DES INDUSTRIELS PAR RAPPORT À LA RECHERCHE D’APPRENTIS ONT-ELLES ÉTÉ FORTEMENT IMPACTÉES PAR CETTE CRISE ?
FF. Concernant l’industrie, la demande des entreprises est déjà très forte à la base. Mais les entreprises ont besoin d’un peu plus de temps pour se prononcer en ce moment. Aujourd’hui, il est possible de signer son contrat tout au long de l’année. Une entreprise qui se décide au mois de janvier ou février pourra signer des contrats encore à ce moment-là. Donc si vous avez envie de tenter l’aventure, ce n’est pas parce que le mois de septembre est passé qu’il ne se passe plus rien. Un dispositif nous permet d’intégrer un apprenti qui va suivre les formations sans perdre de temps et en attendant de trouver une entreprise d’accueil pendant six mois.
QUELS SONT LES ATOUTS DE VOTRE SITE DE NANCY-MAXÉVILLE ?
FF. Il offre une prise en charge globale avec la formation, l’hébergement et la restauration. Le tarif de l’hébergement est vraiment modique puisqu’on est adossé à un bailleur social. C’est un site qui a été entièrement rénové, qui est en phase d’agrandissement avec un amphithéâtre qui va voir le jour et avec des conditions d’apprentissage agréables dans des locaux modernes.

QUELS SONT VOS DIFFÉRENTS PARTENARIATS AVEC LA VILLE DE MAXÉVILLE?
FF. Avec la ville de Maxéville, nous avons un vrai partenariat et pouvons sentir une sensibilité de la part des élus. Parfois nous proposons des choses, parfois c’est la mairie. Par exemple, tous les CM2 de la ville de Maxéville sont venus visiter le centre de formation dans le cadre de ce partenariat. Grâce à cette idée avec la ville de Maxéville, qui a tellement bien marché, cela a pu être généralisé à tous les sites de formation en Lorraine. Il y a également la volonté d’accueillir les jeunes plus âgés en visite en demi-journée pour faire découvrir des métiers.
L’INDUSTRIE EST UN SECTEUR JUGÉ MASCULIN DANS LEQUEL LES FEMMES ONT TENDANCE À S’AUTOCENSURER. QUELLES SONT VOS ACTIONS POUR LUTTER CONTRE CES PRÉJUGÉS DE GENRE DANS LE SECTEUR INDUSTRIEL?
FF. Les femmes veulent travailler aujourd’hui dans l’industrie parce qu’il y a de très beaux parcours professionnels possibles. Parmi toutes nos formations, certaines (pilote de ligne de production, assistance technique d’ingénieur, maintenance) intéressent de plus en plus de femmes chaque année. Depuis 10 ans, nous avons tous les ans des femmes qui font de la transformation du métal. Quel que soit l’âge ou la situation professionnelle (demandeurs d’emploi ou salariés d’entreprise), l’objectif est d’avoir un nombre plus important de femmes dans ces formations. Le pôle formation communique sur ces métiers industriels pour ne pas que, consciemment ou inconsciemment, nous restons dans les grands lieux communs : « l’industrie, la chaudronnerie, la maintenance, ce n’est pas fait pour les filles ». Les chefs d’entreprises nous disent d’ailleurs souvent qu’ils aimeraient en recruter plus. Car il n’y a plus de métiers d’homme ou de femme désormais.
Pour une personne qui peut se demander si l’industrie est pour elle, et si elle va pouvoir s’adapter en entreprise, tout un système a été mis en place pour l’accueillir en journée ou demi-journée d’insertion afin de découvrir les filières, discuter avec les apprentis et même les coacher pour les aider à avoir un entretien professionnel.
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