Les origines du nom « Maxéville »

Vous doutiez-vous que le nom de la commune de Maxéville changea plusieurs fois avant de se fixer définitivement suivant son orthographe actuelle ?

Ainsi, d’après A. Vautrin, Histoire de Maxéville, citant Lepage, Le dictionnaire topographique, la commune se serait appelée : Marcheville en 1224, Marcinvilla en 1402, Marainville en 1525, Marcheville en 1596, et Maxenville en 1600. A. Vautrin cite également Pfister, tome I, p. 575, Histoire de Nancy, qui nous apprend qu’en 1620, ce qui n’était encore qu’un village s’appelait alors Maxainville. Quelques recherches supplémentaires permettent de découvrir encore d’autres anciens noms. Ainsi, le site Les pages de Guy Marchal, consacré à la Lorraine, relève en outre que Maxéville se serait appelée également Maxevilla et Machéville. La page Wikipedia consacrée à la ville nous apprend que jusqu’à une époque récente, les habitants appelèrent leur ville de ce dernier nom. On a peine à croire, également, que cette commune aujourd’hui largement urbanisée et siège d’activités industrielles de pointe était autrefois un tranquille village de vignerons et de maraîchers…

Préhistoire (-3M ou -5M > -3200)

On note une activité humaine sur le site de Maxéville, au Grand Revaux, depuis  le paléolithique (Voir Guérin : Société d’archéologie lorraine). D’autres objets plus récents (néolithique, âge du bronze) ont été découverts à « La Fourasse » et des objets datant de l’âge du fer ont été retrouvés non loin de la Meurthe.

Antiquité (-3200 > 476)

Après le Ier siècle, le territoire qui allait devenir la Lorraine fut  englobé, avec la région de Trèves, au sein de la Gaule Belgique (qui comptait déjà, outre l’essentiel de la Belgique actuelle, le Luxembourg actuel, une bonne part des actuels Picardie et Nord-Pas-De-Calais, une partie des Pays-Bas, ainsi que la région de Reims). Le territoire lorrain était occupé par deux tribus celtiques : les Médiomatrices et les Leuques. Les Leuques occupaient les vallées de la Meurthe et son bassin. Ils se trouvaient donc sur le territoire où allait naître Maxéville. Durant l’époque de Halstatt (700 à 500 avant J.-C.), l’industrie du fer se développa autour de la forêt de la Haye.

Carte Lorraine dans l'Antiquité

La Haute-Lotharingie : ancêtre de la Lorraine actuelle

En 843, par le traité de Verdun, l’Empire Carolingien est partagé entre les trois arrière-petits-fils de Charlemagne. Lothaire Ier devient roi d’un vaste territoire s’étendant de l’Italie à la Mer du Nord. Ce territoire est à nouveau découpé par le traité de Prüm en 855, entre les trois fils de Lothaire Ier. Lothaire II hérite de la partie Nord : la Lotharingie. Ce territoire comprenait la Basse-Lotharingie, ou Basse-Lorraine, qui deviendra le duché de Lothier et la Haute-Lotharingie ou Haute-Lorraine, qui deviendra le duché de Lorraine.

Initialement, le duché de Lorraine comprenait grosso modo les territoires de la Lorraine française actuelle, de la Lorraine belge actuelle (Gaume et Pays d’Arlon), du Sud de l’actuel Grand Duché de Luxembourg (Gutland, Terres Rouges, Vallée de la Moselle), de la région de Trèves et de l’actuel Land allemand de la Sarre. Mais, par la suite, le territoire se réduira jusqu’à correspondre à celui de la seule région Lorraine actuelle.

Un premier partage eut lieu en 870 (Traité de Meerseen) entre les deux oncles de Lothaire II, après la mort de ce dernier. Le partage définitif fut effectué en 959 par l’abbé Brunon, archevêque de Cologne et duc de Lotharingie.

Ces différents partages aboutissent à un nouvel affaiblissement du pouvoir royal. Inversement, les seigneurs sont de riches propriétaires terriens, se faisant souvent la guerre à cause de conflits de possession. C’est le temps de la féodalité.

Les seigneurs de Maxéville

A Maxéville, une seigneurie s’établira sur plusieurs générations, jusqu’en 1776 (le dernier seigneur de Maxéville s’appelait Jean-Yves Coulon).

Une histoire d’emprisonnement du duc de Lorraine Ferry III dans une tour par des seigneurs de Maxéville, tout d’abord perçue comme authentique, fut longuement critiquée, notamment par Dom Calmet, dans son histoire de la Lorraine. Elle fut ensuite réhabilitée par des études ultérieures, notamment de trois imprimeurs-libraires : Grimblot, Thomas et Raybois. Actuellement, son authenticité ne fait plus guère de doute. Souhaitant s’appuyer sur la bourgeoisie urbaine pour affermir son emprise sur ses suzerains, Ferry III accorda des franchises aux principales villes de son Duché : Nancy, Neufchâteau et Longwy. Cette politique lui attira de solides rancunes. Alors qu’il revenait d’une chasse dans les bois de Laxou, Adrian des Armoises, seigneur de Maxéville, le captura et l’enferma dans son château. Des années plus tard, il parvint à faire porter sa bague à la duchesse Marguerite par l’intermédiaire d’un charpentier qui avait été chargé d’entretenir le toit de sa prison. Celle-ci envoya une troupe de soldats libérer son époux. Adrian des Armoises libéra le duc sans combattre.

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